27.4.11

le Broyé du Poitou

Le Broyé du Poitou. Ca c'est un nom intéressant. La première fois que je l'ai entendu, j'ai cru que c'était une blague que l'on réservait aux non-initiés (un peu comme le dahu). Après avoir appris que c'était un dessert et non une obscure tripaille, j'étais obligée de goûter ce truc.

Le Poitou, je vois bien ce que c'est. Mais le broyé, là, j'étais vraiment intriguée. J'ai fait quelques recherches, mais je n'ai pas réussi à remonter longtemps en arrière, je n'en ai trouvé aucune trace dans mes livres anciens, par exemple.

Sur le site de la Confrérie du Broyé du Poitou (incroyable ! il y a des personnes presque aussi dingues que moi sur ce genre de sujet !) j'ai lu que « Ce gâteau très friable se partageait en donnant un coup de poing en son centre ce qui avait pour effet de le "broyer" d'où son nom. Coupé en petits dés, il s'offrait autrefois à l'église pendant la messe les jours de communion et de mariages. Chacun choisit alors un morceau à la taille de son appétit, ou plutôt de sa gourmandise ».

Bein le coup de choisir un morceau à la taille de mon appétit, moi ça me va bien. Parce qu'il faut que je vous explique quelque chose : mon papa est capable de partager n'importe quel gâteau ou n'importe quelle tarte en x parts parfaitement équitables. En 2, 4 ou 8 certes c'est facile, en 6 ou 12 ça peut encore aller (surtout quand on sait que le cosinus de 60° vaut 0,5) mais en 7 par exemple, là ça commence à être chaud. Mon papa, lui, il sait le faire. Le plus fort, c'est mon père. Un jour, il y a une douzaine d'années, Bergamonsieur, voulant le piéger, lui a dit : "moi, je veux la plus grosse part de crumble" (ma mère fait le meilleur crumble au monde - aux pommes, évidemment). Alors ils ont sorti la balance, ont vérifié que les assiettes faisaient toutes le même poids, et ils ont pesé toutes les parts. Elles étaient identiques. Ouais. A moins de 5 grammes près. Balèze, hein ?
Alors là, fiche en l'air les savants calculs de mon père (il ne connait pas les cosinus, il utilise une histoire de minutes) d'un bon coup de poing au milieu du gâteau, ça a de quoi ébranler vos convictions (c'est assez jouissif, il faut le dire - de mettre un coup de poing, pas de fusiller les calculs de mon papa), le tout pour mon plus grand bonheur : je peux enfin prendre une part énooorme sans que l'on puisse me dire quoi que ce soit [en réalité on ne me dit jamais rien, ils sont habitués] (:-D)

Allez, la recette, maintenant. C'est celle de la Confrérie en question.

Broyé du Poitou

1 oeuf
125g de sucre
125g de beurre à température ambiante
250g de farine
du sel (sauf si le beurre est salé)
( +1 jaune d'oeuf, pour dorer)

Dans un saladier, mélanger l'oeuf et le sucre. Incorporer le beurre puis ajouter la farine (et éventuellement le sel). Mélanger juste ce qu'il faut pour que la pâte s'amalgame et forme une boule. Etaler (sur une plaque assez grande) la pâte (à la main ça va plus vite) en un disque de 8 millimètres d'épaisseur (pas plus). Faire des dessins avec une fourchette, puis dorer la galette avec le jaune d'oeuf battu. Enfourner à 180°C pendant une vingtaine de minutes, jusqu'à ce que le broyé soit doré. Laisser refroidir. Au moment de déguster, asséner un bon gros coup de poing au milieu, et voilà, vous avez un Broyé.

Il existe des controverses : certains disent qu'il n'y a pas d'oeuf dans le Broyé du Poitou (sinon c'est une galette charentaise...), d'autres soutiennent que ce n'est pas du beurre salé mais du beurre doux et qu'il faudra donc mettre du gros sel dans la pâte, qu'il y a / n'y a pas de levure dans la pâte... Moi, je m'en tiens à la recette que j'ai croisée le plus souvent sur le web (et puis c'est celle de la Confrérie qui "défend et promeut le Broyé du Poitou", alors).

Le résultat : super bon. Comme les sablés de chez le boulanger (c'était ma pâtisserie favorite, avant, à la boulangerie, quand j'étais petite, mais tous ceux que j'ai pu goûter depuis 20 ans ne sont pas terribles, pas sablés ou pas tout frais...). Attention à ne pas dépasser 8 mm d'épaisseur avant cuisson, sinon le centre du broyé risque de ne pas être assez friable. Bref, une recette à garder, qui rappelle un peu celle des Shortbread, avec un oeuf qui donne un goût différent.

Certains disent "Broyé Poitevin", mais c'est un peu snob, je trouve. Alors pour moi ce sera "Broyé du Poitou", ça sonne authentique. Que de bons ingrédients, et un bon coup de poing à la fin :)

24.4.11

Gâteau au Chocolat spécial Pâques

Pour fêter Pâques, j'avais envie 1) de chocolat 2) d'une déco un peu naïve, quelque chose de mignon 3) de quelque chose de rapide à faire.
J'ai opté pour un gâteau au chocolat tout simple (recette secrète, j'ai promis à la personne qui me l'a donnée de ne pas la diffuser) surmonté d'un poussin qui vient de casser sa coquille. Pour le poussin : deux boules de pâte d'amande blanche, peintes avec du colorant alimentaire jaune. Pour son bec, un petit triangle de pâte d'amande et du colorant alimentaire orange (du jaune auquel j'ai ajouté une pointe de rouge, vous suivez ?). J'ai dessiné les yeux avec un feutre alimentaire noir.


Pour le nid : je voulais quelque chose de comestible, genre bonbons "fils jaunes". Mais il n'y en a pas à la boulangerie du coin, et j'avais la flemme d'aller au supermarché (dans lequel je ne suis même pas sûre qu'il y ait ce que je veux d'ailleurs). Alors j'ai fait avec les moyens du bord : j'ai fait cuire quelques tagliatelles dans de l'eau sucrée aromatisée d'un peu de cannelle. Je les ai cuites al dente, bien sûr. Une fois cuites, je les ai disposées en forme de nid, et je les ai laissées un peu sécher au frigo pour qu'elles re-jaunissent et qu'elles ressemblent davantage à de la paille.

Ah, j'oubliais : j'ai bien lavé la coquille d'oeuf avant de la poser sur le gâteau. C'est que c'est quand même pas tout propre, un oeuf, et comme je suis un peu une flippée-grave des conditions d'hygiène en cuisine...

Tiens, ça me rappelle un collègue prof de SVT (on disait Sciences Naturelles, à mon époque, c'est-à-dire à l'ère des dinosaures - ou de la Seconde Guerre Mondiale, d'après mes élèves). Ledit prof a fait visiter une ferme à nos charmants élèves de ZEP, élèves qui n'avaient pour la plupart jamais vu de vache en vrai. Bref, après avoir découvert d'où sortait le lait qu'ils buvaient chaque matin, ils ont juré-craché qu'ils ne boiraient plus jamais de lait de leur vie. Heureusement qu'ils ignorent d'où sortent les oeufs....

20.4.11

Variations autour d'un Gâteau au Chocolat

J'ai deux recettes fétiches de gâteau au chocolat : la première(clic!) est celle d'un fondant au chocolat, sans farine, sans croûte, absolument divin ; la deuxième(clic!) est celle d'un gâteau "classique", style brownie, avec un peu de farine, pour un gâteau au chocolat délicieux et plus traditionnel.

Alors j'alterne. En fonction de mes envies, du public auquel il est destiné (Bergamonsieur préfère la deuxième recette, Bergamiss la première, et Bergamoustique adore les deux - "tout ce qui a du chocolat"), du temps dont je dispose (la première recette requiert 1 heure de cuisson)...

Ci-dessus, un gâteau à la déco rapide quand Bergamiss a fêté son anniversaire avec ses copines. Il s'agit de la recette n°1 avec quelques perles et étoiles en sucre, un peu de chocolat blanc et quelques copeaux d'or véritable. Les copeaux d'or ont fait sensation, vous imaginez : "moi moi moi ! moi aussi je veux manger de l'or !!!".


Ci-dessous, l'intérieur dudit gâteau au chocolat :

On peut varier les plaisirs en changeant de chocolat : chocolat à pâtisser noir, chocolat au lait, chocolat à pâtisser noir corsé...

On peut même faire un "mix" des deux recettes. Ci-dessous par exemple, la version 1 agrémentée d'un peu de farine et d'un décor en chocolat blanc, pour la fête du Conservatoire :

Ci-dessous, en version individuelle dans des caissettes à muffins :

J'adore ces caissettes pour au moins quatre raisons :

1) il n'y a pas de moules à beurrer,

2) pas de vaisselle à faire, les moules sont jetables,

3) le résultat est très joli,

4) le "démoulage" (qui s'apparente plus à un déballage ou décortiquage, cf. photo ci-dessous) est une étape très agréable, c'est un peu comme avec une pâquerette ("il m'aime, un peu, beaucoup...").

Bien pratiques, ces caissettes en papier.

Bon, finalement, il s'agit plutôt de variations autour de deux gâteaux au chocolat.
C'est encore mieux !

16.4.11

j'ai visité : la fabrique d'Anis de Flavigny

Nous avons profité d'un séjour chez des amis en Bourgogne pour aller visiter la fabrique d'Anis de Flavigny. Ce sont des bonbons blancs, très petits, qui contiennent une graine d'anis dans leur coeur. Bergamiss appelle ça des "boules d'anis". Nous en avons toujours une boîte dans la voiture.
La fabrication des Anis de l'Abbaye de Flavigny remonte à 1591. Vous pouvez lire l'historique sur le site officiel de la marque.


Il faut 15 jours pour que la graine s'enrobe de sucre et passe de 1 milligramme à 1 gramme. Ci-dessous, la graine d'anis de plus en plus enrobée, pour arriver jusqu'au bonbon :
Les chaudrons en cuivre (c'est absolument magnifique, et ça sent boooon !) :
L'atelier d'emballage/étiquetage (cliquez sur l'image pour agrandir) :
Il existe une dizaine de parfums, dont les suivants :
Mes deux parfums préférés sont "anis" (la version traditionnelle, donc) et (en number one) "réglisse" (j'adore). Je suis repartie, vous vous en doutez, les bras chargés de boîtes de bonbons.


Ci-dessous, les sacs de sucre utilisés lors de la fabrication, et les cartons prêts pour expédition :
Il existe une gamme "bio" élaborée à partir de sucre "biologique". Mouais, c'est à la mode, mais je ne suis pas convaincue (et en plus je trouve que le logo "agriculture biologique" gâche un peu le look des jolies boîtes).


La visite et la dégustation sont gratuites, d'expérience je vous conseille juste d'éviter de vous y trouver en même temps qu'un car du 3ème âge (j'me demande même si c'était pas du 4ème, là ;-)


En plus, le village de Flavigny-sur-Ozerain, perché en haut d'une colline, classé aux Monuments Historiques, est absolument magnifique et vaut le détour (cliquez sur l'image pour agrandir) :

Attention cependant à bien vous couvrir, le climat à Flavigny c'est un peu comme dans le village perdu où Don Camillo est exilé dans un des films ; il faisait 20° à peu près partout en France ce jour-là, sauf à Flavigny : 3°C à 10h du matin (l'herbe était couverte de givre !)... Avec un vent à décorner les... vaches ;-)
Si vous avez le temps, poussez un tout petit peu plus loin la promenade jusqu'au château de Bussy-Rabutin, à deux pas de là, superbe.


Ah oui, je ne précise même plus, il s'agit comme d'hab' d'un billet non sponsorisé et parfaitement spontané.


Encore merci à nos hôtes pour ces deux jours passés en pays bourguignon.

6.4.11

Meringues à la vanille - Macarons de 1776 - Crèmes brûlées à l'érable

Dimanche, nous recevions Bergamatchi. Je n'ai pas eu à me creuser la tête pour définir le repas : Bergamiss m'a passé commande. "En plat, je veux du poulet rôti (ndlr : à la broche) et en dessert, des crèmes brûlées (ndlr : à l'érable)". OK, allons-y pour du poulet rôti maison + un risotto (préparé avec du vrai bouillon de volaille réalisé grâce au poulet rôti d'avant). Pour ce qui est des crèmes brûlées, j'ai trouvé la recette parfaite (clic!), et hop, un coup de fer à brûler les crèmes, et voilà le résultat :
On me dira ce qu'on voudra, mais c'est bien mieux avec le fer en question : il ne réchauffe pas la crème qui reste bien froide, et on obtient une plaque de verglas/caramel qu'on ne peut pas avoir en utilisant un chalumeau ou le gril du four.


Bon, c'est pas tout ça, mais avec 6 jaunes d'oeufs utilisés, me voilà avec 6 blancs d'oeufs sur les bras. Que faire ? Des macarons (mais des faciles, pas prise de tête hein, pas 400 macarons à la mode comme pour ma pièce montée) ! Et des meringues ! D'autant plus que Bergamiss me réclame des meringues depuis des semaines.


Les macarons, une recette de 1776 (si si, véridique, cliquez ici pour la voir), une valeur sûre. Blancs d'oeufs, amandes, sucre, pas de blancs en neige patatipatata, on fait des tas direct' à la cuillère, pas de poche à douille, de croûtage, d'étalonnage du four ou je ne sais quoi : on mélange tout à l'arrach' et c'est parti. Et ils sont meeerveilleux :

Les meringues. J'avais bien une recette qui fonctionnait, mais qui ne donnait pas de belles volutes, plutôt des ocarinas... Alors j'ai testé la recette de chez Angelina (ma mère m'a offert le petit livre de recettes de chez Angelina, dans une belle boîte ronde qui ressemble à un carton à chapeau ; trop beau !). Trop facile.


Meringues


3 blancs d'oeufs

200g de sucre

de la vanille (ça c'est moi qui l'ai rajouté)


Monter les blancs en neige en incorporant petit à petit la moitié du sucre. Fouetter longtemps jusqu'à ce que le mélange blanchisse et gonfle. Verser alors le reste du sucre et continuer à fouetter vivement jusqu'à obtenir une meringue lisse, ferme et brillante. Avec une poche à douille, former des petits tas sur une plaque recouverte d'une feuille de papier cuisson et enfourner pendant 2 heures à 100°C (en entrouvrant de temps en temps la porte du four pour laisser évacuer l'humidité). Laisser refroidir et déguster.


Cette recette est impeccable : la meringue se tient bien, et elle garde sa forme même après la cuisson ! Nous avons fait des coeurs, des lettres, des anneaux, des puits, des nuages... On s'est éclaté.

J'ai remplacé une toute petite partie du sucre par un sachet de sucre vanillé, c'était booon.

Allez, je ne résiste pas au plaisir de vous montrer la photo favorite de Bergamiss (c'est elle qui m'a prise en flagrant délit de gourmandise - d'ailleurs toutes les photos de ce billet sont d'elle) :


Et voilà. De quoi utiliser agréablement et facilement jaunes d'oeufs et blancs d'oeufs :)